Automobilistes, préparez-vous à payer. Le maire Gérald Tremblay veut augmenter les coûts d'immatriculation des véhicules dans le Grand Montréal, et invoque que c'est le seul moyen acceptable pour financer les projets de transport en commun. L'administration Tremblay et celles des 15 autres villes sur l'île de Montréal ont envoyé une lettre au ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, pour lui demander de les autoriser à hausser la contribution obligatoire au transport collectif déjà imposée aux propriétaires de véhicules. L'augmentation s'appliquerait dès le premier janvier 2011, d'un montant «qui sera divulgué lors de l'annonce du budget». Actuellement, seule la Ville de Montréal a le droit d'augmenter le coût de l'immatriculation sur son territoire, grâce à la loi 22. Québec devra donner son accord pour que les villes de l'agglomération aient aussi le droit de le faire. «On ne peut plus financer les investissements [en transport en commun] par les taxes foncières. Si on veut réaliser ces projets le plus rapidement possible, il faut une nouvelle source de revenus», a justifié le maire en conférence de presse. À Montréal, la plupart des automobilistes paient déjà 261 $ par année pour l'immatriculation. Ce montant inclut déjà une taxe de 30 $ dédiée au transport en commun, versée directement au ministère des Transports du Québec. À Toronto, la somme dédiée au transport collectif est de 60 $, et le nouveau maire Rob Ford s'est justement fait élire en promettant de baisser cette taxe. Le CAA en colère La perspective d'une augmentation des droits d'immatriculation ne fait pas l'affaire du CAA-Québec, une association qui compte un million de membres dans la province. Son porte-parole, Cédric Essiminy, est catégorique. «On diabolise l'automobiliste et on ne lui offre rien en retour. Ce n'est pas une mesure incitative au transport en commun, c'est une mesure punitive», affirme-t-il sans détour. Les partis d'opposition, tant Vision Montréal que Projet Montréal, sont d'accord avec l'idée d'augmenter le financement dédié au transport en commun, mais les deux formations croient que les Montréalais ne sont pas les seuls à devoir payer. «Les banlieues doivent aussi faire leur part. Il y a un demi-million d'automobilistes qui traversent les ponts chaque jour», soutient la chef de l'opposition officielle, Louise Harel. Selon elle, une hausse destinée seulement aux résidents de Montréal serait acceptable en 2011, mais les résidents des banlieues devront contribuer dès 2012. Convaincre Laval et Longueuil Gérald Tremblay a indiqué jeudi dernier qu'il souhaitait que les nouveaux tarifs s'appliquent à l'ensemble de la région de Montréal, mais pour ce faire, il devra convaincre les maires des 82 villes de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), dont ceux de Laval et Longueuil. «Je ne suis pas inquiet du tout, parce que leur intérêt est aussi notre intérêt», a-t-il dit. Au cabinet du maire de Laval, Gilles Vaillancourt, on explique que l'avenue d'augmenter les droits d'immatriculation n'a jamais été envisagée. «On va étudier la question avant de donner notre accord», explique le porte-parole Jean-Maurice Dudin. Même son de cloche à Longueuil, où on nous informe que la mairesse Caroline St- Hilaire n'a jamais évoqué une telle idée auparavant. Coûts d'immatriculation à Montréal (véhicule de moins de 3000 kg) : - Contribution d'assurance à la SAAQ : 123 $ - Frais administratifs : 4 $ - Droits d'immatriculation : 104 $* - Contribution au transport en commun : 30 $ - Total : 261 $ *Ce montant augmente pour les véhicules de plus de 40 000 $.
