Un texte de Patrick Bellerose
Le premier ministre Philippe Couillard a tenté mercredi matin de rassurer les élus provinciaux et municipaux qui l’invitent à laisser tomber son projet de monorail en faveur du train à grande fréquence (TGF) proposé par VIA Rail.
«J’ai déjà dit que j’étais favorable au TGF et que je voulais que le fédéral indique clairement ses intentions d’investissement et que le niveau de technologie également soit moderne du côté québécois», a rappelé Philippe Couillard à l’entrée du caucus présessionnel des libéraux qui se tient à l’Assemblée nationale.
Le premier ministre réagissait à une lettre ouverte publiée par les maires de Trois-Rivières, Yves Lévesque, et de Drummondville, Alexandre Cusson, qui lui demandent d’abandonner l’idée d’un monorail lancée à la clôture du congrès du Parti libéral du Québec l’automne dernier. Le député de la CAQ, Benoit Charette, est également signataire de la missive.
Enjeu électoral
Le projet de train à grande fréquence proposé par VIA Rail relierait les villes de Québec et Windsor, en Ontario, en passant par Trois-Rivières et Montréal. La création d’un «hub» à Drummondville permettrait également de desservir la Rive-Sud grâce à du transport intercités.
La semaine dernière, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, s’est dit favorable au projet de VIA Rail, une société d’État fédérale.
De plus, l’appui du gouvernement Couillard au TGF pourrait devenir un enjeu lors des élections provinciales de 2018 en Mauricie, une région convoitée par la CAQ.
Interpellé à l’entrée du caucus présessionnel, le ministre des Transports, André Fortin, s’est également prononcé en faveur du projet de VIA Rail. «Nous on pense que c’est un bon projet, le train à grande fréquence», a-t-il commenté.
Cependant, la technologie utilisée du côté québécois doit être la même que celle qui serait mise en place en Ontario, dit le ministre. «Si l’Ontario a un train à grande vitesse, nous voulons également un train à grande vitesse», dit André Fortin. Moins rapide que le TGV, le TGF miserait sur des voies dédiées et des départs fréquents pour améliorer la desserte entre Québec et Montréal.
Ces propos contrastent avec ceux du premier ministre l’automne dernier. Au moment de lancer l’idée d’un monorail, Philippe Couillard avait rejeté l’idée d’un TGV. «Je n’ai pas le goût de remplacer un train par un autre train. On peut faire des choses beaucoup plus modernes», avait-il tranché.
Quant au monorail, le premier ministre Couillard souligne aujourd’hui qu’il pourrait desservir d’autres régions du Québec. «La technologie du monorail est intéressante, elle est québécoise en plus, alors, on devrait tous être contents d’évaluer une technologie québécoise, dit Philippe Couillard. [...] Il y a probablement d’autres endroits au Québec où on peut faire l’expérience de cette technologie-là.»