Québec a signé l’arrêt de mort de l’Agence métropolitaine de transport (AMT) et créera deux nouvelles entités pour assurer la planification et de la gestion des transports collectifs dans la région de Montréal.
Le ministre des Transports, Robert Poëti, a déposé jeudi le projet de loi qui confiera à l’Autorité régionale de transport métropolitain la planification des services de transport collectif dans la grande région de Montréal et la responsabilité des tarifs.
L’autre entité, baptisée le Réseau de transport métropolitain (RTM), s’occupera de l’exploitation du transport collectif sur le territoire, dont les trains de banlieue. Les sociétés de transport de Montréal, de Laval et de Longueuil survivront, mais le RTM avalera les Conseils intermunicipaux de transport (CIT) des couronnes nord et sud.
Ces changements feront en sorte de réduire de seize à cinq le nombre d’organismes en transport collectif dans la région. « La preuve a été faite que le système actuel ne fonctionne pas », soutient le ministre Poëti, qui rappelle souvent qu’un ménage s’impose dans les 535 titres de transport de la région de Montréal.
Les élus municipaux réclamaient depuis des années davantage de pouvoirs sur le développement du transport en commun. Le ministre Poëti exauce donc leurs voeux.
À titre d’exemple, le conseil d’administration de l’organisme de planification sera composé de quinze membres, dont huit seront choisis par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et six par le gouvernement. Mais les élus seront minoritaires, puisque dix des quinze membres devront être des experts indépendants. Selon M. Poëti, cette formule favorisera une planification plus cohérente des transports collectifs et forcera les consensus parmi les élus.
Un comité de transition sera mis sur pied, et dans un an, les deux nouveaux organismes devraient être en mesure de prendre la relève.
Le ministre dit souhaiter faire adopter la nouvelle loi d’ici les fêtes et peut-être même aussi tôt qu’au début de décembre : « La majorité des employés de l’AMT, qui sont des spécialistes des trains de banlieue, continueront de faire leur travail et certains autres passeront à la planification. Ce n’est pas la destruction de l’AMT, c’est une meilleure planification. »
Le maire de Bois-des-Filion, Paul Larocque, qui dans le passé avait exprimé des réserves quant à l’abolition de l’AMT, n’est pas convaincu de l’efficacité du modèle choisi. Il craint que Montréal, qui a déjà la mainmise sur la CMM, exerce le même pouvoir sur le RTM au détriment des villes des couronnes : « J’ai peur de la petite politique. Si, à Bois-des-Filion, je veux un circuit supplémentaire, je crains de devoir demander si Montréal est d’accord. »
De son côté, le conseiller de Projet Montréal, Craig Sauvé, regrette que le gouvernement n’ait pas réuni au sein du même organisme tous les modes de transport pour inclure les trains, les autobus, les automobiles, les vélos et le transport de marchandises. « On a souvent raté des occasions en or de créer des projets intégrés », souligne-t-il.
Transit, l’Alliance pour le financement des transports collectifs au Québec, dit accueillir le projet de loi avec déception et déplore l’absence d’un nouveau cadre financier et de budgets supplémentaires.
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