Un texte de RPM
Le gouvernement du Québec veut qu’il y ait 100 000 véhicules électriques d’ici 2020 dans la belle province. Pour atteindre cet objectif audacieux, le gouvernement a mis sur pied différents incitatifs, comme l’octroi de rabais à l’achat de véhicules électriques. Le domaine du transport collectif et du transport de marchandises est également sollicité. D’ici quelques années, on devrait ainsi voir de plus en plus d’autobus et de camions électriques circuler sur nos routes.
Plusieurs municipalités ont montré dernièrement leur intérêt pour acquérir des autobus électriques dans les prochaines années. Par exemple, la Société de transport de Montréal et la Société de transport de Laval ont récemment annoncé avoir commandé respectivement 30 et 10 autobus entièrement électriques. Leur entrée en circulation est prévue pour 2020.
D’ici là, vous pourrez tout de même apercevoir quelques autobus électriques dans la métropole québécoise. En effet, il y a déjà trois autobus électriques qui circulent dans les rues montréalaises et un autre qui se balade dans les rues lavalloises.
Et ce n’est que le début. Dès 2023, tous les nouveaux autobus acquis par Laval seront propulsés par l’énergie électrique. La ville de Montréal prévoit, quant à elle, acheter seulement des autobus électriques à partir de 2025.
Difficile de parler de l’électrification des transports sans aborder le vaste projet du Réseau express métropolitain. Il s’agit d’un système léger sur rail entièrement automatique.
D’une longueur de 67 km, il comptera 26 stations ouvertes, 20 heures par jour, sept jours sur sept. Il s’agit de l’un des plus longs réseaux du genre au monde. Il se classe après ceux de Singapour, de Dubaï et de Vancouver.
En plus de réduire l’émission de gaz à effet de serre (après 25 ans d’exploitation, la réduction de GES atteindra les 680 000 tonnes), il facilitera la circulation dans la métropole québécoise. Par exemple, ça ne prendra que 20 minutes pour se rendre à l’aéroport de Montréal à partir du centre-ville.
La mise en service est prévue à l’été 2021. Sa construction devrait coûter plus de 6 milliards de dollars.
En 2026, les secteurs les plus achalandés de la ville de Québec seront mieux desservis. La capitale nationale a en effet lancé un ambitieux projet de tramway et de trambus, un véhicule biarticulé sur roues entièrement électrique.
Pour ce qui est du tramway, il comprendra un tracé d’au moins 23 km, dont deux portions souterraines totalisant les 3,5 km. Grâce à cette initiative, 12 600 voitures de moins circuleront quotidiennement dans les rues de Québec.
Dans les prochaines années, de plus en plus d’écoliers rouleront à bord d’autobus scolaires 100 % électriques. C’est une excellente nouvelle, quand on considère qu’il y a 8 000 autobus jaunes qui fonctionnent actuellement au diesel au Québec.
La Compagnie Électrique Lion, une entreprise québécoise dont l’usine est située à Saint-Jérôme, est une pionnière dans l’électrification du transport scolaire. Elle fabrique deux modèles d’autobus 100 % électriques.
Le LionC est son modèle le plus grand. Doté d’une autonomie de 100 à 250 km par recharge, il peut transporter jusqu’à 72 passagers. Il semble y avoir une forte demande pour ce véhicule, car 150 LionC ont déjà été vendus. Le minibus LionA s’adresse, pour sa part, à de plus petites écoles. Pouvant accueillir 30 passagers, il peut parcourir une distance de 240 km ou moins par recharge.
En transportant quotidiennement un nombre incalculable de marchandises, les camions sont vitaux pour le Québec. En revanche, l’industrie du transport de marchandises est l’une des plus polluantes au monde. Avec l’arrivée des camions électriques, on pourra réduire substantiellement leur impact sur l’environnement.
Située à Laval, Nordresa est une entreprise qui transforme, depuis 2015, des camions traditionnels en camions électriques.
Si 90 % de ses ventes sont faites aux États-Unis, elles commencent tranquillement à attirer l’attention des entreprises québécoises. À preuve, en juillet dernier, elle a vendu son tout premier camion de déménagement 100 % électrique au pays à une entreprise de la région de Montréal.
En plus de fabriquer des autobus scolaires électriques, la Compagnie Électrique Lion compte lancer, à la fin de l’année, un camion urbain de classe 8. Doté d’une autonomie de 200 à 250 km, le Lion8 pourra prendre différentes formes : véhicule de livraison, camion de déchets, ambulance, etc.
Le constructeur québécois assemblera le châssis, la cabine et la base du camion et fera affaire avec des partenaires pour l’intégration de l’équipement spécialisé. Par exemple, Lion travaillera avec une entreprise spécialisée dans la construction de camions de poubelles pour intégrer une benne à ordure à son Lion8.
Semi, c’est le nom qu’a donné Tesla à son nouveau semi-remorque électrique. Annoncé en novembre 2017, il doit être mis en circulation en 2019.
Presque aussi véloce que les autres modèles Tesla, il peut atteindre (sans remorque) le 0-100 km/h en seulement… 5 secondes! Avec une charge maximale de 36 tonnes, atteindre le 0-100 km/h ne lui prend que 25 secondes.
Plusieurs versions seront proposées. Un modèle disposant d’une autonomie de 483 km sera offert à 190 000 $, alors qu’il faudra débourser 230 000 $ pour un Semi pouvant rouler pendant 805 kilomètres.
Déjà, l’engouement de l’industrie envers le Semi est grand, plusieurs entreprises connues ayant déjà manifesté leur intérêt pour ce camion-remorque vert. C’est notamment le cas de Walmart Canada, d’UPS, de Pepsi et de la société de transport québécoise Fuel.
Certes, l’objectif de 100 000 véhicules électriques d’ici 2020 est ambitieux. Par contre, si tous les acteurs du transport se prêtent au jeu de l’électrification, nous sommes assurément sur la bonne voie.