La congestion s’aggrave dans la banlieue nord - La Presse+

La congestion s’aggrave dans la banlieue nord - La Presse+

de plus.lapresse.ca dans Transports/infrastructures

Édition du 6 octobre 2017,

La congestion routière s’aggrave dans la banlieue nord de Montréal, selon un sondage mené par la maison SOM pour le compte de la Société de transport de Laval (STL). Mais de plus en plus de banlieusards à Laval et dans les municipalités de la couronne croient que la solution passe en priorité par des investissements majeurs des villes et du gouvernement du Québec dans les transports collectifs.

La congestion s’aggrave…

La majorité (78 %) des répondants à ce sondage estime que la congestion routière s’est aggravée, en général, dans la région métropolitaine depuis cinq ans. Cette opinion est partagée par 84 % des résidants de la couronne nord et 74 % des répondants de Laval. Aux heures de pointe, sur le réseau autoroutier, cette perception est encore plus généralisée : 83 % des Lavallois et 93 % des résidants des villes de la couronne nord – soit 87 % des répondants au total – estiment que les autoroutes sont « plutôt » ou « très » congestionnées.

… et elle s’étend

Une proportion significative des répondants (19 %), que ce soit à Laval ou dans les villes de la couronne, estime que le problème ne se limite pas qu’aux périodes de pointe, mais qu’il peut se manifester en périodes creuses et même les fins de semaine. À Laval, plus des deux tiers des répondants (68 %) estiment que la congestion s’étend aussi aux grandes artères municipales.

Des impacts sur la qualité de vie

Selon 86 % des répondants, la congestion routière a des impacts sur leur qualité de vie. Interrogés quant à la nature de ces impacts, 35 % disent vivre du stress, 23 % estiment que la congestion a des effets sur leur humeur (impatience, irritabilité), et 10 % se plaignent de retards au travail ou à des rendez-vous. Pour 10 % des répondants, la congestion a même des effets négatifs sur leur sommeil. Globalement, 92 % des personnes sondées croient que les délais causés par les embouteillages quotidiens les obligent à partir plus tôt pour arriver à temps à leur destination.

Transports collectifs ou construction routière ?

Les opinions sont très partagées quant aux solutions à privilégier pour réduire les effets de la congestion. Est-il plus urgent d’investir dans les routes ou dans les transports collectifs ? Globalement, 52 % des répondants croient qu’il est plus urgent d’investir dans les transports collectifs, et 48 % consacreraient plus d’argent à la construction routière. Ce résultat étonne, étant donné que l’automobile demeure, et de loin, le mode de transport privilégié dans les banlieues.

Laval vs couronne nord

Les répondants lavallois sont plus nombreux à privilégier les investissements dans les transports en commun, dans une proportion de 54 %, contre 46 % pour les routes. Dans la couronne nord, ces proportions sont inversées : 52 % des gens favorisent les routes, 48 % les transports en commun.

Priorités inversées

Curieusement, lorsqu’on demande aux mêmes répondants quels investissements devraient être priorisés par les municipalités, les proportions s’inversent. Ainsi, à Laval, les travaux routiers sont le premier élément mentionné par 27 % des répondants, alors que seulement 23 % d’entre eux pensent d’abord aux transports collectifs. Dans les villes de la couronne nord, 27 % des personnes sondées mentionnent d’abord les transports collectifs, et 25 % les travaux publics.

Les sondeurs de SOM relèvent toutefois une constante : les uns comme les autres tendent à privilégier le mode de transport qu’ils utilisent le plus. Ainsi, 73 % des usagers « réguliers » des transports collectifs réclament plus d’investissements dans le métro, les trains de banlieue et les services de bus. Les répondants qui privilégient l’automobile souhaitent quant à eux plus d’argent dans le réseau routier.

Des autobus appréciés

Même s’il demeure le mode de transport d’une minorité, le transport par autobus reçoit de bonnes notes de ses usagers en banlieue. À Laval, 87 % des répondants estiment avoir un accès satisfaisant aux arrêts d’autobus, et 77 % se disent satisfaits de la fréquence des bus aux heures de pointe. Dans la couronne nord, seulement 63 % des répondants sont satisfaits de l’accès aux services, et 61 % considèrent que la fréquence des passages est bonne. Hors pointe, le taux de satisfaction tombe à 52 % quant à la fréquence du service.

Le règne de l’automobile se poursuit

Malgré une notoriété enviable et un taux de satisfaction relativement élevé envers la STL, l’automobile continue quand même de régner, largement, sur les autres modes de transport dans la banlieue nord de Montréal : 84 % des répondants à ce sondage ont dit privilégier l’automobile dans leurs déplacements, contre 11 % pour le métro, le train de banlieue et les autobus. Les autres (5 %) privilégient le transport bimodal (automobile et transports en commun).

Ce sondage a été réalisé entre le 16 juin et le 4 juillet 2017, par internet, auprès d’un total de 1011 répondants, soit 602 de Laval et 409 de la couronne nord. Les répondants ont été sélectionnés à partir de panels d’internautes non probabilistes. Un tel échantillonnage ne permet pas le calcul des marges d’erreur.

Sources : SOM et Société de transport de Laval

La Société de transport de Laval (STL) mettra en service dans les prochaines semaines un corridor de 1 km réservé aux autobus en plein centre du boulevard Le Corbusier, entre le boulevard du Souvenir et l’avenue Albert-Duquesne. L’inauguration de ce corridor bidirectionnel mettra un point final à un programme de presque 40 millions visant à accélérer les mouvements d’autobus et à réduire les temps de parcours des usagers.

Selon le directeur principal Développement et innovation à la STL, Pierre Lavigueur, ce programme a permis d’aménager 14 km de voies réservées et d’implanter 232 nouveaux feux de circulation intelligents sur le réseau artériel de la ville. Ainsi, 75 % de tous les feux de circulation municipaux et 90 % des feux que croisent les autobus de la STL sont maintenant dotés d’une technologie permettant de prioriser le passage des autobus en fonction de leur retard et du nombre de passagers à bord. Une première en Amérique du Nord, selon la STL.

Le président du conseil d’administration, David De Cotis, a insisté sur le fait que le programme a été réalisé « dans les temps et les budgets prévus ». Avec la mise en place de ces voies réservées, la STL prévoit réduire de 3000 tonnes par année ses émissions de gaz à effet de serre.

Ce programme a été financé par une subvention de 23,5 millions du ministère des Transports et des investissements de 15,3 millions de la Ville de Laval.

— Bruno Bisson, La Presse

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