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Montréal
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L'AMT, avec ses déficits d'immobilisation et d'exploitation, présente une facture de 68,4 millions à Québec pour l'année terminée en mars dernier.
PHOTO ARCHIVES LA PRESSE
L'Agence métropolitaine de transport (AMT) crie famine. Sa situation budgétaire est si serrée qu'à moins de réajustements « structurels », elle devra réduire ses subventions aux 14 sociétés de transport et aux 12 services de transport adapté de la grande région de Montréal.
Une partie de ces subventions « est à risque dès 2017 », et « les fonds d'exploitation et d'immobilisations sont saturés », résume-t-on dans un document préparé pour le ministre des Transports, Jacques Daoust, aux fins de la défense de ses crédits à l'Assemblée nationale. Chaque fois que l'AMT dépense 1 $ en service, elle doit puiser 21 cents dans son fonds d'exploitation. Les revenus accumulés et les hausses de tarifs ne suffiront plus dès l'an prochain à couvrir les frais.
Obtenu par La Presse, le document brosse un tableau alarmant de la situation à l'AMT, une problématique qui n'a pas été abordée en commission parlementaire. L'Agence, avec ses déficits d'immobilisation et d'exploitation, présente une facture de 68,4 millions à Québec pour l'année terminée en mars dernier. L'organisme « anticipe un nouveau déficit cumulé au 31 mars 2017 ».
«Au-delà de 2018, la réalisation de tout nouveau projet de développement des services de transport collectif sollicité par les 83 municipalités du territoire métropolitain devra aussi être mise en suspens, ou autre projet suspendu, faute de fonds pour en initier l'étude et la réalisation.»
Sur l'organisme, M. Daoust s'est contenté hier en commission de saluer les changements à venir - le projet de loi 76 instituant un nouvel organisme est toujours à l'étude à l'Assemblée nationale. Le ministre a ironisé sur la situation complexe qui nécessite d'établir plus de 700 tarifs pour les titres de transport des 83 municipalités du territoire de l'AMT. L'Agence couvre près de 50 % de la population du Québec a-t-il souligné.
« On ne roule pas sur l'or », a convenu le président de l'AMT, Paul Côté, interrogé par La Presse en marge de l'étude des crédits hier. Il refuse de formuler des hypothèses sur l'impact de la réduction des transferts aux sociétés de transport en commun, pourtant prévue dans le document. Il ne s'avance pas plus sur une hausse éventuelle des tarifs. « Pour l'instant, la hausse annoncée est de 2 %, depuis le 1er janvier », résume-t-il.
Pour ce qui est du Fonds de développement des immobilisations, qui « sera dans une situation de trésorerie insuffisante pour financer tout autre investissement supplémentaire » au-delà de 2018, l'AMT compte réaliser tout ce qui est déjà dans ses projets approuvés, explique M. Côté. « Mais si Mirabel me demande une gare, ce sera mis dans les projets à l'étude. »
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