Jonathan Roberge | TVA Nouvelles
Ce n’est visiblement pas demain la veille que les résidents de Trois-Rivières se rendront à Montréal en 45 minutes seulement dans le confort d’un train à grande fréquence. Le lancement du projet devra attendre, puisque le budget adopté mercredi après-midi par le gouvernement Trudeau ne contient aucune aide substantielle pour VIA Rail.
Le Fonds mondial du patrimoine ferroviaire, un proche conseiller de VIA Rail, espérait que le gouvernement débloque environ 200 millions $ cette année pour lancer le projet en faisant l’acquisition de la voie opérée par les Chemins de fer Québec-Gatineau, qui passe par la Mauricie.
13 trains y seraient passés chaque jour après la réalisation d’importants travaux.
« Il faut doubler la voie ferrée; remplacer certaines structures au centre-ville de Trois-Rivières, tous les passages à niveau seraient éliminés et remplacés par des viaducs; un tunnel serait construit à Pointe-du-Lac ainsi qu’une nouvelle gare », a énuméré Denis Allard, Président du Fonds mondial du patrimoine ferroviaire.
La facture pour Trois-Rivières seulement atteindrait près de 500 millions $.
«Ça fait 50 ans qu’on a les pieds dans la même bottine au Canada. Le Maroc a un PIB 15 fois inférieur à celui du Canada et ils viennent d’inaugurer un TGV. En Chine, ils en construisent 1000 kilomètres par année. Ici, rien! C’est inadmissible qu’on doive encore attendre», a-t-il pesté.
Et il n’exige rien de moins que la tête du ministre des Transports qu’il a rencontré à plusieurs reprises pour lui rappeler la nécessité de voir ce projet aboutir.
«Trois-Rivières n’a qu’à faire comme Lac-Mégantic et s’adresser directement au premier ministre pour qu’il s’occupe personnellement de la situation. Il y a un problème, c’est sûr qu’on s’en va vers un remaniement de cabinet et un nouveau ministre des Transports... quelqu’un de compétent.»
Le projet pourrait voir le jour d'ici cinq à 10 ans selon VIA Rail qui ne baissera certainement pas les bras après ce premier revers.
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