Le géant australien Transurban met la main sur le pont de l’A25 pour 858 millions $ avec l’américaine Macquarie Infrastructure Management, un gros morceau qu’aurait bien aimé acheter la Caisse, selon des analystes.
« Ce n’est pas dans les habitudes de la Caisse de commenter les occasions d’investissement que nous pourrions avoir considérées ou ne pas avoir considérées », s’est toutefois limité à dire au Journal le porte-parole du « bas de laine des Québécois », Yann Langlais Plante.
Le nouveau propriétaire du pont, Scott Charlton, PDG de Transurban, n’a pas manqué, lui, de saluer sa nouvelle acquisition. « Montréal est un deuxième marché attrayant pour Transurban en Amérique du Nord en tant qu’économie développée [...] », a-t-il indiqué par voie de communiqué, hier.
Selon M. Charlton, le pont à péage québécois est situé dans l’un des coins les plus dynamiques de la métropole. Son entreprise saura tirer profit de son expertise dans la gestion des opérations, la technologie et le service à la clientèle, ajoute-t-il.
« Un peu dommage »
« Bien qu’il soit dommage que la Caisse n’ait pas acheté le pont, vu que ce pont était déjà la propriété d’une entreprise australienne, je pense que cela aura relativement peu d’effet au Québec », a pour sa part affirmé le directeur de l’École d’urbanisme de l’Université McGill, Richard Shearmur.
Selon lui, l’achat du pont par des intérêts québécois aurait néanmoins été une bonne chose. « Si le pont est profitable, les profits quittent le pays et vont ailleurs, et c’est un peu dommage », a-t-il renchéri.
M. Shearmur va plus loin. Il estime qu’en cas de différend, les Québécois pourraient perdre plus. « Si jamais il y a une dispute entre la Ville de Montréal, la province et les propriétaires du pont, à mon avis cette dispute sera beaucoup plus difficile à résoudre », observe-t-il.
Beaucoup d’actions
Rappelons qu’en début d’année, un Lavallois a intenté une action collective contre l’entreprise qui gère le pont à péage de l’autoroute 25 entre Montréal et Laval en raison de frais de recouvrement exorbitants qui lui ont été imposés.
Il y a deux ans, pas moins de 400 000 personnes ont appris qu’elles recevraient un remboursement pour avoir payé des frais trois fois plus élevés que ceux affichés. L’Union des consommateurs avait conclu une entente de 4,8 millions $ avec Concession A25 et le gouvernement du Québec.