Le Québec pourrait jouer un rôle important dans le développement du « transport sous vide », mieux connu sous le nom d’hyperloop, soutient un entrepreneur français établi à Toronto, Sébastien Gendron.
Son entreprise, TransPod, propose sa version du concept popularisé par Elon Musk, le célèbre fondateur de Tesla : des capsules (pods) circulant à 1000 km/h dans des tubes sous vide.
« Il y a 10 sociétés qui développent cette technologie-là dans le monde, et TransPod fait partie des trois premières, avec un avantage technologique important », déclare M. Gendron au Journal.
Cet ancien cadre de Bombardier et d’Airbus voit plusieurs corridors intéressants où déployer ce mode de transport futuriste : Calgary-Edmonton, Toronto-Montréal et... Montréal-Québec. Le train ferait le trajet entre ces deux dernières villes en 20 minutes.
Aux yeux de Sébastien Gendron, le Québec est un endroit idéal où faire progresser cette ambitieuse technologie.
« Ce qui est très intéressant pour le Québec, c’est que dans ce qu’on développe, il y a énormément de synergies avec l’aéronautique, dit-il. Même si ça ressemble à un train, on est dans des environnements sous vide, donc on utilise les technologies de l’aérospatiale. »
TransPod a obtenu en 2016 un financement de 15 M$ US de la part de la firme italienne Angelo Investments. M. Gendron est maintenant à la recherche de 50 M$ US. De « grandes sociétés européennes » seraient sur le point de s’engager.
Sébastien Gendron sollicite également des investisseurs au Canada, dont la Caisse de dépôt et placement. Et pour financer une étude de faisabilité sur une éventuelle liaison TransPod entre Montréal et Québec, il fait appel au gouvernement Couillard. Mais jusqu’ici, l’intérêt est ténu.
« Tout le monde trouve le projet super intéressant, donc j’affirme : “C’est beau de le dire, mais maintenant il faut le faire” », lance l’entrepreneur. Bombardier a songé à investir dans TransPod il y a deux ans, mais s’est ravisé après le départ d’un vice-président, précise-t-il.
En embarquant dans le projet, le Québec pourrait s’assurer que le développement de la technologie hyperloop se fera ici en partie, ce qui créerait des emplois, fait valoir Sébastien Gendron. Les usines québécoises d’entreprises européennes comme Liebherr, Stelia et Thales pourraient être mises à contribution.
« Les moteurs et la structure des véhicules, ce sont deux gros morceaux qui pourraient être développés au Québec, avance M. Gendron. Ce sont les investisseurs qui vont dicter où ça va se faire. L’Europe s’est déjà positionnée. L’Italie s’occupe de la transmission de puissance et des systèmes de communication et de signalisation. »
L’automne dernier, le ministre des Transports, André Fortin, a évoqué l’hyperloop comme moyen de transport rapide pour relier Montréal et Québec. « Les propositions les plus osées sont les bienvenues », avait-il lancé. Mais pour l’instant, aucune rencontre n’est prévue entre des membres du gouvernement et TransPod.
Source : TransPod