Un article de Nicolas Lemire, candidat à la mairie de Laval en 2017
Le Réseau Express Lavallois (REL) est une mise à jour de la proposition pour un réseau structurant de train/monorail pour la Ville de Laval, que j'avais défendue aux élections municipales de 2017. Cette vision personnelle représente, selon moi, le genre de réseau lourd de transport en commun que Laval doit aspirer à implanter d'ici 2035 pour structurer son développement, réduire sa dépendance à l'automobile et pleinement concrétiser sa vision "urbaine de nature".
Le REL, c'est quatre lignes de métro léger et de tramway desservant environ 37 stations sur près de 60 kilomètres, le long des principales artères de la ville, que ce soit en infrastructure aérienne ou au niveau de la rue sur des voies dédiées. Dans tous les cas, dépendamment des contraintes de chaque axe à desservir et du choix de technologie, j'estime que Laval peut s'en tirer sous la barre des 4 milliards de dollars pour se doter d'un REL aussi étendu.
Oui madame, c'est cher. C'est pas pour rien que j'ai dit que c'était une révolution, et c'est pas pour rien que j'ai mentionné 2035. Je suis quelqu'un de pressé dans la vie, mais je reconnais que de tels projets peuvent prendre du temps. Certains axes sont prioritaires et le réseau peut être réalisé en plusieurs phases, sur une ou deux décennies.
Commentaires et questions sont les bienvenus, évidemment. Comme c'est une vision, je me suis aussi permis 2-3 petites fantaisies au niveau des modes de transport déjà existants, donc à vous de trouver ça.
Je vous laisse, finalement, sur une liste d'un ou deux petits avantages du REL tel que proposé :
➡️ Le premier avantage, c'est que ce n'est qu'une vision. Si une station peut être mieux placée, si un trajet peut être amélioré, etc. ben ça coûte 0$, et on peut en jaser tranquillement sans décapiter qui que ce soit;
➡️ Ça dessert des axes très, très achalandés du réseau de la STL (Des Laurentides, Concorde/Notre-Dame...);
➡️ Les stations aident à structurer le développement des pôles de quartier et du centre-ville, en articulant ce développement/re-développement autour d'un mode de transport plus lourd que de simples lignes d'autobus;
➡️ Le réseau rejoint des quartiers excentrés, comme Laval-Ouest, Saint-Vincent-de-Paul et Saint-François. Dans ce dernier cas, le développement futur de l'est de l'île peut s'articuler autour d'un prolongement de la ligne Concorde, avec une station terminale aux environs du futur CSPE dans Duvernay-Est et une emprise le long d'un hypothétique boulevard (Saint-Martin?) rejoignant l'est. On crée ainsi un nouveau TOD sur le plus grand territoire que Laval doit toujours développer;
➡️ La connectivité du REL avec lui-même, le train de banlieue, le SRB Pie-IX, les réseaux d'autobus locaux et régionaux et le métro de Montréal est orgasmique;
➡️ Les quatre lignes du réseau sont connectées au métro de Montréal, advenant un prolongement de la ligne orange vers Chomedey. Ça réduit les ruptures de charge pour ceux habitant à distance de marche d'une station du REL (c'est beaucoup de personnes, ça). Le plan que j'ai fait inclut un bouclement de la ligne orange vers le Carrefour Laval, un projet récurrent, mais qui me tient énormément à coeur. Notez cependant qu'un simple prolongement de la branche ouest vers Bois-Franc et Chomedey (avec un terminus près de l'ancienne Récréathèque, comme souhaité par les villes de la Rive-Nord) assure tout de même une connexion des quatre lignes du REL au métro montréalais. Le petit prolongement sans boucle est essentiel pour assurer cette connectivité et pour éviter une pression dangereuse sur Montmorency. Même en ne construisant pas les stations Centre Laval, Le Carrefour et Saint-Martin de la boucle orange sur mon schéma, le REL tient toujours la route...
➡️ ... et le centre-ville lavallois est toujours desservi par un transport collectif structurant, de Montmorency jusqu'au Carrefour Laval! Le REL remplit donc un important rôle, en terme de mobilité, dans le grand chantier qu'est le centre-ville de Laval;
➡️ L'implantation de trams sur Curé-Labelle et Des Laurentides peut être inclue dans un programme plus large de revitalisation de ces deux artères commerciales;
➡️ Le type de technologie à employer est adapté aux contraines du milieu urbain et de chaque artère à desservir. Si un tramway peut bien s'intégrer sur un boulevard Des Laurentides revitalisé, Concorde et le centre-ville peuvent probablement accueillir des lignes de métro aérien, comme le SkyTrain de Vancouver;
➡️ Bon, ça va de soi, mais le REL est 100% électrique;
➡️ Le réseau permet d'offrir une alternative écologique à la voiture et pourrait carrément réduire le nombre d'autos sur les routes s'il est bien pensé. En offrant un accès fiable au métro et au centre-ville lavallois, on retire des véhicules locaux de la circulation sur les boulevards, mais également sur les autoroutes. Certaines stations pourraient même accueillir des stationnements incitatifs afin de retenir les voitures avant qu'elles viennent congestionner les autoroutes, les ponts, puis les pôles urbains de Laval et de Montréal. Les stations Dagenais et Olivier-Charbonneau seraient intéressantes dans cette optique;
➡️ Les lignes sont aussi déployées de manière à encourager les transports actifs au coeur des quartiers et au centre-ville, beaucoup de résidences, commerces et institutions se trouvant dans un rayon d'un kilomètre de la plupart des arrêts;
➡️ Le REL remplacerait certaines lignes d'autobus et serait l'occasion de réviser la totalité du réseau de la STL. La future flotte d'autobus (électriques) lavallois serait utilisée principalement pour des dessertes locales (rabattre les usagers sur le REL), internes (d'un quartier à un autre) ou express (rabattre les citoyens des quartiers plus éloignés directement vers le centre-ville ou vers le métro de Montréal);
➡️ Un tel réseau de métro léger/tram deviendrait non seulement attractif pour les résidents, visiteurs, promoteurs et commerçants de Laval, mais serait également le symbole d'une ville audacieuse et avant-gardiste aux niveaux national et international. Laval poursuivrait sa tradition d'être un chef de file en transport collectif au Québec et au-delà;
➡️ Le layout du REL rend possible d'éventuelles expansions vers les villes voisines, comme Saint-Eustache et Terrebonne.
... un ou deux petits avantages, j'ai dit?
