Le gouvernement du Québec retire la gestion financière du projet du train de l'Est à l'Agence métropolitaine de transport.
Exaspéré par les dépassements de coûts et les retards importants des travaux de la ligne de train qui doit relier Mascouche à la gare Centrale de Montréal, Québec reprend les commandes du projet.
Le gouvernement Charest a tiré le frein de ce grand projet de transport en commun l'été dernier après qu'une analyse de l'initiative par Infrastructure Québec eut révélé un doublement des coûts et un retard de deux ans sur son échéancier.
Explosion des coûts
En effet, les coûts initiaux de cette ligne de train de banlieue, qui étaient évalués à 300 millions de dollars, en 2010, sont aujourd'hui estimés à 715 millions, soit plus du double de la somme avancée lors de l'annonce du projet.
Par ailleurs, la ligne de train qui devait entrer en service en 2012 ne serait pas opérationnelle avant au moins 2014, et peut-être plus tard encore.
Selon la présidente du Conseil du Trésor, Michèle Courchesne, toutes les décisions financières que nécessitera l'achèvement de la ligne du train de l'Est seront dorénavant prises par un comité indépendant où siégeront des représentants du gouvernement et d'Infrastructure Québec.
« Au mois de juin, ils ont fait une demande de fonds additionnels très importante au Conseil du Trésor, car les lois l'exigent. C'est sûr qu'à partir de là, bien des questions se sont posées. Nous avons pris, je pense, les décisions qui s'imposaient », a expliqué la ministre Courchesne jeudi matin sur les ondes de RDI.
Le gouvernement du Québec, qui attribue dans une large mesure la responsabilité de ce dérapage budgétaire à l'AMT, envisagerait par ailleurs de revoir les responsabilités, le mandat et la direction de l'Agence.
Le projet revu à la baisse
Le gouvernement du Québec envisagerait par ailleurs de réduire d'au moins 40 millions de dollars les coûts du futur train de l'Est dont les installations seront de toute évidence plus modestes que prévu.
Selon le quotidien La Presse et des journaux de la Rive-Nord, la gare qui devait être construite à Charlemagne sera retirée du projet.
Par ailleurs, des stationnements incitatifs qui devaient être aménagés à Mascouche et à Rivière-des-Prairies sont aussi rayés des plans, tout comme les quais chauffants qui étaient prévus dans les nouvelles gares de la ligne ferroviaire.