Photo: David Boily, Archives La Presse
Bruno Bisson
La Presse
Le ministre des Transports du Québec, Pierre Moreau, a annoncé jeudi soir la nomination de Paul Côté à la présidence par intérim de l'Agence métropolitaine de transport (AMT).
M. Côté, qui a été vice-président et chef de la direction de VIA Rail Canada durant six ans, de 2004 à 2010, et qui vient tout juste de se joindre à l'AMT à titre de vice-président de l'exploitation, succède ainsi à son ex-patron, Joël Gauthier, qui a démissionné il y a un mois dans la foulée du fiasco du projet de train de banlieue Montréal-Mascouche.
Dans un bref communiqué, le ministre Moreau s'est dit «heureux de pouvoir compter sur un homme aussi autorisé que M. Côté». «Il possède toute l'expérience requise pour diriger l'AMT, au moment où nous sommes à revoir le mandat de cet organisme dans le cadre d'une nouvelle politique de mobilité durable que nous comptons mettre en place dans la prochaine année», a-t-il souligné.
M. Côté prend aussi les rênes d'une agence gouvernementale en pleine crise, en raison de la mauvaise gestion du projet de développement du train Montréal-Mascouche, surnommé le train de l'Est, qui accuse plusieurs années de retard et dont les coûts ont plus que doublé depuis son annonce, en 2006. Le projet, estimé à 300 millions, devait être mis en service dès 2009. Selon les dernières estimations, il devrait coûter au moins 671 millions et n'accueillera pas ses premiers passagers avant 2014.
«Candidat idéal»
Le président du Fonds mondial du patrimoine ferroviaire, Denis Allard, a réagi hier à la nomination intérimaire de M. Côté en affirmant que, «dans le contexte actuel de l'AMT, il s'agit probablement du candidat idéal».
M. Allard a notamment rappelé que Paul Côté avait aussi pris la direction de VIA Rail dans des circonstances troubles, en 2004. À l'époque, le président et chef de la direction de VIA, Marc Lefrançois, et le président du conseil d'administration, Jean Pelletier, avaient été congédiés par le premier ministre Paul Martin dans ce qui avait toutes les apparences d'un règlement de comptes politique au sein du Parti libéral du Canada.
«Le premier ministre Martin avait aussi déjà annoncé qu'il ne voulait pas mettre un sou de plus dans VIA, raconte M. Allard. Dans les circonstances, Paul Côté a bien géré le peu qu'on lui donnait.»
Normand Parisien, directeur général de Transports 2000 Québec, groupe qui se consacre à la défense des usagers des transports en commun, a quant à lui souligné que le président intérimaire de l'AMT possède une longue et vaste expérience de l'industrie ferroviaire, laquelle sera utile, et même salutaire, pour cette agence provinciale qui est responsable du réseau de trains de banlieue de la métropole.
«Il connaît bien le transport des passagers, et c'est un gestionnaire d'expérience, dit M. Parisien. L'AMT avait un urgent besoin de quelqu'un qui connaît le monde ferroviaire.»
Le choix du ministre Moreau n'a pas surpris M. Parisien, étant donné le statut actuel de l'agence, dont le mandat et la composition sont appelés à changer d'ici à la fin de 2012. Le nouveau président de l'AMT, dans ce contexte, «n'a pas besoin d'avoir une vision profonde des transports en commun, juste de savoir comment ça fonctionne».
«Je pense que Québec va surtout lui demander de ne pas faire de vagues, ajoute-t-il. L'AMT vit une situation un peu humiliante en ce moment, et elle doit retisser les liens avec les autres sociétés de transports en commun de la région de Montréal, qui en avaient plein le dos de l'attitude arrogante de son prédécesseur.»
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