Un texte de Sarah Daoust-Braun, Journal de Montréal
L’arrivée de nouveaux modes de transport à Montréal comme le REM et le SRB Pie-IX risquent de favoriser le développement d’une offre culturelle plus alléchante pour les citoyens à l’extérieur des grands centres, selon Culture Montréal.
«Je suis peut-être dans une boule de cristal, mais on l’a déjà vu. Si certaines régions deviennent plus accessibles, il y aura un développement de la culture, et sûrement des activités qui vont venir», a estimé Valérie Beaulieu, directrice générale de cet organisme à but non lucratif.
Cette réflexion s’inscrit dans le cadre d’un atelier sur les liens «entre les activités de diffusion culturelle et la mobilité durable» présenté jeudi lors de l’Agora métropolitaine, organisée par la Communauté métropolitaine de Montréal.
Mme Beaulieu cite le secteur du métro Montmorency à Laval, facilement accessible en transport en commun, qui a accueilli dans l’année dernière la Place Bell, et qui compte aussi la Maison des arts de Laval et la salle André-Mathieu.
Selon cette dernière, l’arrivée du Réseau express métropolitain (REM) à partir de 2021 pourrait contribuer à la création de nouveaux centres culturels, comme dans le quartier Outremont, qui accueille le Théâtre Outremont et qui est situé à proximité de l’Université de Montréal, où la station Édouard-Montpetit se construit. Elle pense aussi au secteur de la salle L’Étoile dans le Quartier Dix30 à Brossard, qui sera aussi accessible avec le REM.
«La carte culturelle risque de se redessiner, mais ce sont des estimations. On le voit avec le centre-ville et le Plateau Mont-Royal, ce sont des quartiers centraux, faciles d’accès avec une densité forte. Si l’accès n’est pas facile, c’est sûr que la vitalité culturelle est affectée», a expliqué la directrice générale, songeant à l’arrondissement de Rivières-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, où l’offre est difficilement accessible en transports collectifs.
Le président-directeur général de la Régie des installations olympiques Michel Labrecque croit tout de même qu’il faut trouver un équilibre avec cette possible décentralisation culturelle, qui pourrait affecter la clientèle des lieux déjà existants. «Le dosage est important en rendant la culture accessible en mettant en place des installations culturelles, mais en ne déshabillant pas Paul pour déshabiller Pierre.»
L’exemple du Parc olympique
M. Labrecque participait jeudi à l’atelier donné à l’Agora, présentant le quadrilatère du Parc olympique comme un exemple de planification urbaine réussie.
«On est extrêmement bien desservis [en matière de mobilité]», a-t-il indiqué au «24 Heures», précisant les lieux accueillent trois millions de visiteurs en moyenne par année.
Le secteur, qui comprend entre autres le Stade olympique, le complexe muséal Espace pour la vie, le parc Maisonneuve et le Stade Saputo de l'Impact, compte deux stations de métro, de grands boulevards, 4000 places de stationnement, un réseau cyclable et d’autobus. Un projet de navettes autonomes électriques est testé et le coin accueillera en 2022 le Service rapide par bus (SRB) Pie-IX.
«[Le SRB] pourra nous amener une clientèle encore plus facilement. Les qualités qu’on avait déjà, ça va juste être renforcé», a-t-il souligné, pensant aussi au prolongement de la ligne bleue du métro vers l’est.
Le nouveau toit du Stade olympique devrait d’ailleurs être fonctionnel en 2023 ou 2024, et l’équipe de Michel Labrecque songe déjà aux expositions qui pourront être présentées les années suivantes, notamment avec la Coupe du monde de soccer en 2026.