À chaque extrémité, ce tunnel vieux de presque 100 ans et long de 4,8 km se divise en deux «tubes», séparés par un mur de béton, comme on le voit sur la photo. Il y a deux ans, l'AMT a effectué des tests en faisant rouler un nouveau wagon à deux étages, à très basse vitesse, dans un des tubes. Des tests qui ne furent guère concluants comme le rapporte un cheminot à La Presse.
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Selon des tests, le tunnel du mont Royal est tellement étroit que les nouveaux wagons à deux étages commandés par l'Agence métropolitaine de Transport risquent de frôler les parois, affirme un cheminot longtemps affecté à l'entretien du tunnel. En cas d'incendie, il serait difficile pour les passagers d'évacuer les wagons par les portes de côté.
À chaque extrémité, ce tunnel vieux de presque 100 ans et long de 4,8 km se divise en deux «tubes», séparés par un mur de béton. Il y a deux ans, l'AMT a fait rouler un nouveau wagon à deux étages, à très basse vitesse, dans un des tubes à partir de la gare Centrale, en direction de la gare Canora, à Mont-Royal.
«Une vingtaine de blocs de polystyrène ont été fixés sur les côtés du wagon», rappelle un cheminot qui a participé aux tests, et qui a livré son témoignage à La Presse en nous demandant de taire son nom.
«Chaque bloc avait l'épaisseur d'une brique. Une petite locomotive a tiré le wagon à environ 8 km/h. Plusieurs blocs ont été endommagés. Une demi-douzaine d'entre eux ont été arrachés.»
À plus haute vitesse, les wagons peuvent tanguer. Ils risquent alors de heurter les feux de signalisation. Les entrées du tunnel sont tellement étroites qu'un camion de pompier ne pourrait pas y pénétrer en cas d'incendie, ajoute le cheminot. Or, il n'y aucune amenée d'eau dans le tunnel.
«Un déraillement dans ce tunnel pourrait être catastrophique, surtout si un train vient en sens inverse au même moment, a-t-il dit. Les fils électriques qui courent le long des parois seraient arrachés. Le tunnel serait plongé dans le noir, sans possibilité de communiquer avec l'extérieur. S'il y a un incendie et de la fumée, les passagers ne sauraient pas comment se sauver. Il n'y a aucune sortie de secours.»
Martine Rouette, porte-parole de l'AMT, a confirmé que des tests avaient été réalisés avec un wagon à deux étages au cours de l'automne 2009. Selon elle, les modifications nécessaires ont été apportées.
«Le but du test était de mesurer l'espace de dégagement de chaque côté de la voiture, a-t-elle expliqué. Par la suite, nous avons changé une lumière de signalisation. Nous allons changer trois autres lumières. Le tunnel a été ouvert en 1918, mais nous faisons toutes les adaptations nécessaires.»
Dans les passages les plus étroits, les tubes ont une largeur de 14 pieds et les wagons ont une largeur de 10 pieds. Il reste donc un espace de 2 pieds de part et d'autre, mais c'est une moyenne: le dégagement peut être supérieur à 2 pieds du côté du mur de béton, et inférieur du côté de la paroi du tunnel... face aux portes latérales des wagons.
Dans un courriel envoyé à La Presse, un usager régulier du train de Deux-Montagnes affirme avoir lui-même constaté l'étroitesse du tunnel. «Le train s'arrête parfois, écrit-il. Nous constatons alors que la fenêtre de sortie de secours est à environ 15 ou 20 cm de la paroi du tunnel. Toute une sortie de secours!»
Nouvelles voitures
L'AMT a commandé 160 nouvelles voitures à deux étages à Bombardier, en 2007, au coût de 386 millions. Elles sont maintenant en service sur toutes les lignes du réseau de l'AMT, sauf sur celle de Deux-Montagnes. L'AMT prévoit les utiliser dès le printemps prochain sur cette ligne. Elles seront tirées par des locomotives bimodes, pouvant rouler à l'électricité ou au diesel.
L'AMT a commandé 20 locomotives semblables à Bombardier, pour la somme totale de 308 millions, en 2008. Cinq ont été livrées. Deux sont entrées en service sur la ligne de Mont-Saint-Hilaire à la fin de novembre. L'une d'elles a déraillé moins de 10 jours plus tard en entrant dans la gare Centrale le 9 décembre.
Le Bureau de la sécurité des transports mène une enquête. Tant qu'elle n'est pas terminée, le Canadien National refuse le passage des locomotives bimodes sur son réseau. De son côté, le syndicat des pompiers de Montréal se dit préoccupé par leur passage dans le tunnel du mont Royal. Les locomotives y rouleront à l'électricité, mais elles transporteront quand même du diesel.
L'AMT ne nie pas que l'étroitesse du tunnel empêche l'entrée d'un camion de pompiers. Cet automne, elle a pris possession d'un véhicule rail-route pouvant intervenir en cas de déraillement, de panne ou d'incendie. Les partis d'opposition à l'hôtel de ville ne sont pas rassurés. Ils réclament des sorties de secours. Vision Montréal a demandé que tous les rapports du Service de sécurité incendies de Montréal soient déposés à l'assemblée du conseil municipal, lundi soir.
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