Le projet de REM devant le BAPE: des changements majeurs réclamés | Bruno Bisson | Montréal

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La gare terminale de l'antenne de la Rive-Sud du REM serait construite dans le quadrant sud-ouest de l'intersection des autoroutes 10 et 30, à Brossard, sur une superficie de 30 hectares.

IMAGE FOURNIE PAR CDPQ infra

Les craintes d'étalement urbain soulevées par le projet de Réseau électrique métropolitain (REM) ont dominé les préoccupations des nombreux groupes et citoyens qui ont défilé hier soir devant le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) pour réclamer des changements majeurs, ou même le retrait pur et simple du mégaprojet de transports en commun.

L'Union des producteurs agricoles (UPA) a lancé le bal en affirmant que le projet de 5,5 milliards, proposé par CDPQ Infra, filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec, va « créer une brèche » dans le territoire agricole situé du côté sud de l'autoroute 30 et encourager la spéculation immobilière sur les terres voisines de la future gare terminale de la Rive-Sud, projetée à Brossard.

Le REM est un vaste projet de train électrique automatisé de 67 kilomètres comptant 24 stations, qui relierait le centre-ville de la métropole à la Rive-Sud, à la couronne nord, ainsi qu'à l'ouest de l'île de Montréal et à l'aéroport international Trudeau, à Dorval. CDPQ Infra estime que le train électrique de 5,5 milliards pourrait transporter plus de 150 000 usagers par jour dès sa mise en service, à la fin de 2020.

La gare terminale de son antenne de la Rive-Sud serait construite dans le quadrant sud-ouest de l'intersection des autoroutes 10 et 30, à Brossard, sur un terrain zoné agricole en face du centre commercial DIX30. La station de REM, le stationnement de 3000 places et ses voies ferrées de service s'étendraient sur une superficie de 30 hectares (l'équivalent de 50 terrains de football). CDPQ Infra affirme qu'il n'y a pas eu d'activités agricoles sur cette terre depuis au moins 10 ans.

« Il est désespérant qu'un stratagème aussi simple puisse fonctionner à tout coup. Un spéculateur acquiert un terrain en zone verte. Il prend bien soin de le laisser à l'abandon en refusant de le louer ou de le cultiver. Quelques années plus tard, la friche s'y installe, et on prétend alors que cette terre ne présente plus d'intérêt pour les agriculteurs et qu'il n'y a donc pas d'inconvénient à l'affecter à un autre usage. » - Marcel Groleau, président de l'UPA

« Bientôt, a-t-il ajouté, des services et des commerces vont être développés pour les utilisateurs de la gare. Des spéculateurs vont racheter des terres agricoles aux alentours, les mettre en friche et éventuellement les convertir au développement à leur tour. »

« NI ÉCOLOGIQUE NI VIABLE »

Les représentants de plusieurs groupes écologistes, généralement plus favorables au développement des transports en commun, ont aussi dénoncé certains aspects du projet de la Caisse de dépôt en l'accusant, eux aussi, de favoriser l'étalement des banlieues au lieu de la densification du territoire urbanisé. En ce sens, ont-ils indiqué, le REM contrevient à l'esprit du Plan métropolitain d'aménagement et de développement adopté il y a quelques années par les 82 municipalités de la grande région de Montréal.

La Fondation David Suzuki a ainsi déploré que les antennes du projet vers l'ouest de l'île de Montréal et vers la Rive-Sud soient construites dans des axes autoroutiers, au lieu de favoriser la desserte de secteurs déjà densifiés où vivent ses utilisateurs potentiels. En ce sens, selon la Fondation, le projet risque d'encourager l'utilisation de l'automobile, puisque les usagers se rendront aux futures stations de train en voiture, plutôt qu'en utilisant des modes de transport collectif ou actif.

Le Parti vert du Québec estime pour sa part que le projet de la Caisse « n'est ni écologique ni viable sur le plan financier » et qu'il pompera des sommes importantes dans les poches des contribuables, pour des résultats mitigés en matière environnementale.

En dénonçant le fait que la Caisse de dépôt souhaite obtenir des investissements de 2,5 milliards des gouvernements d'Ottawa et de Québec pour financer la construction des premiers segments du REM, le porte-parole du groupe Sauvons le Parc !, Patrick Barnard, a affirmé que ce projet est à la fois « mal conçu et excessif ».

Sauvons le Parc !, un groupe environnemental local créé à l'origine pour protéger un parc de la ville de Westmount, fait partie d'une large coalition de groupes écologistes connus surtout dans l'ouest de Montréal qui ont réclamé hier une enquête publique sur le projet du REM, « qui va bien au-delà du mandat du BAPE », et qui demandent que le projet soit étudié en commission parlementaire, à Québec.

Cette coalition ad hoc, soutenue par le Syndicat canadien de la fonction publique, estime que le projet de la Caisse de dépôt menace directement plusieurs écoterritoires dans l'île de Montréal et qu'il encourage l'étalement urbain dans les banlieues nord et sud de la métropole.

Les audiences publiques du BAPE sur le projet du REM se poursuivent cet après-midi.

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