Le prolongement de l'autoroute 19 livré en 2025

Le prolongement de l'autoroute 19 livré en 2025

de www.larevue.qc.ca dans Transports/infrastructures

Un texte de Jean-Marc Gilbert, Journal La Revue

«Nous avons franchi une étape de non-retour. Il n’y a qu’une seule direction possible, et c’est par avant.» C’est en utilisant ces mots que le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a promis le prolongement d’environ 8 km de l’autoroute 19 entre le boulevard Dagenais, à Laval, et le boulevard Industriel, à Bois-des-Filion. La livraison est prévue en 2025.

En conférence de presse en compagnie du ministre des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports, André Fortin, et de nombreux élus provinciaux et municipaux de la couronne nord de Montréal, le 20 avril, M. Couillard a annoncé les grandes lignes de ce projet. Il s’agira d’un tronçon de trois voies, dont une réservée aux autobus, aux véhicules électriques et au covoiturage. La mise en place de quatre nouveaux échangeurs, le réaménagement d’un échangeur existant ainsi que la construction d’un nouveau pont à l’est du pont Athanase-David font partie intégrante du projet.

Par ailleurs, l’aménagement d’un stationnement incitatif, d’un terminus, d’écrans antibruit, ainsi que le prolongement d’une piste polyvalente dédiée au transport actif viendront s’ajouter pour que le prolongement de cet axe routier sur lequel transitent 55 000 véhicules quotidiennement soit le premier jalon posé pour en arriver, un jour, à une «grande solution intégrée pour la couronne nord».

Dès ce printemps, des études de caractérisation des sols et des relevés géotechniques seront produits pour préparer le terrain. Le lancement d’un appel d’offres pour la réalisation des plans et devis est prévu pour l’automne.

Sept ans pour 8 km

Pour ce qui est de la route elle-même, la construction doit débuter au début de 2020 pour se terminer en 2025, c’est-à-dire dans sept ans. Les automobilistes qui attendent le prolongement de ce tronçon depuis des lunes sont donc loin de la coupe aux lèvres. Questionné sur l’échéancier, M. Couillard répond que le fait de proposer une livraison plus tôt que 2025 ne serait «pas très sérieux» pour ceux qui connaissent ce que le prolongement d’une autoroute et les autres travaux d’aménagement requis autour de celle-ci représentent. Il s’appuie aussi sur les délais estimés par les experts du ministère. «Malgré l’empressement, nous ne tournerons pas les coins ronds», indique le premier ministre. Pour ce qui des coûts, M. Couillard a parlé «d’entre 500 M$ et 600 M$».

Les maires confiants

Le maire de Terrebonne, Marc-André Plante, se réjouit de l’annonce. «Je crois que cette fois-ci, c’est la bonne. Il y a un rattrapage à faire sur le plan des investissements et c’est une première étape», dit-il, ajoutant que l’annonce plaira aux futurs 20 000 citoyens que pourra accueillir le quartier d’Urbanova, à terme.

Pour ce qui est de l’échéancier, le maire souligne «qu’on voudrait tous que ce soit demain matin, mais c’est somme toute un chantier imposant». Finalement, le premier magistrat de Terrebonne affirme comprendre le scepticisme de certains qui ont l’impression de revivre le même épisode en voyant cette annonce survenir à cinq mois des prochaines élections provinciales, mais répète avoir confiance.
Le maire de Mascouche, Guillaume Tremblay, dont les citoyens sont moins concernés par le prolongement de l’autoroute 19, applaudit néanmoins lui aussi la nouvelle, tout en rappelant qu’il continuera de militer auprès du gouvernement pour un élargissement de l’autoroute 25 jusqu’à Mascouche.

Le député de Terrebonne, Mathieu Traversy, se questionne pour sa part sur la nature potentiellement électoraliste de l’annonce et reste très sceptique quant à sa concrétisation. «À cinq mois des élections, de belles pancartes surgissent, mais les citoyens ne sont pas naïfs», insiste-t-il, rappelant que l’ancien premier ministre Jean Charest était présent dans la région, en 2010, pour annoncer le prolongement de l’autoroute qui devait être inauguré en 2015. «Je vais le croire quand les travaux commenceront pour vrai», conclut M. Traversy.

Rappelons que la saga du parachèvement de cette autoroute névralgique pour les automobilistes de Laval et de la Rive-Nord dure depuis de nombreuses années déjà. Le 21 juin 2010, le premier ministre du Québec, Jean Charest, annonce le début des études d’avant-projet et d’impact sur l’environnement en vue du parachèvement de l’A19 avec voies réservées au transport collectif et plusieurs mesures telles que des stationnements incitatifs. En octobre 2012, Sylvain Gaudreault, nouveau ministre des Transports, réitère l’engagement de son prédécesseur, et après le processus d’audiences publiques du BAPE, il confirme l’urgence et la nécessité du projet en mars 2015.

Toutefois, il y a quelques semaines, le gouvernement du Québec dévoilait, dans son Plan québécois des infrastructures (PQI) 2018-2028, que le dossier en était toujours à l’étape de la planification, malgré les demandes répétées de la Coalition 19 pour qu’il passe à l’étape de la réalisation.

Finalement, notons que l’annonce survient quelques jours après la publication d’une étude révélant que les retards ont augmenté, en moyenne, de 46 % entre 2014 et 2017 sur les 32 corridors analysés par la firme WSP.

Parions que ce projet de prolongement de l’autoroute 19 alimentera les discussions lors du Forum sur la mobilité et le transport collectif qui se tiendra le 23 avril, à Laval.

 
 
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